Quinzaine de l’environnement: Qui tire les ficelles du commerce du sachet plastique?

Sous la table, le boutiquier du coin offre encore un emballage censé prohibé par la loi. Pourtant, six mois après l’adoption de la même loi de 2012, tous les stocks devaient être détruits. Des années après le plastique est toujours dangereusement présent dans tout notre environnement.
« Les importateurs, fabricants, distributeurs et utilisateurs qui détiennent des sacs et sachets en plastique souple en stocks ou en cours d’importation, fabrication ou distribution disposent d’un délai de six (6) mois, à compter de l’entrée en vigueur du présent décret, pour écouler leurs produits. Au-delà de cette date, les services compétents en charge du contrôle procéderont à l’inspection et à la saisie de tout produit tombant sous le coup des dispositions du présent décret ». C’était la version du décret n° 2012-157 du 21 juin 2012 portant interdiction de la fabrication, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs et sachets plastiques souples en Mauritanie. Un décret qui semble resté lettre morte tellement le plastique colonise encore tous les segments de la vie.
La Mauritanie fait partie pourtant de 34 pays sur 54 qui avaient adopté une loi interdisant les plastiques et l’avaient mise en œuvre. Une réaction sur le Continent qui a dépassé les attentes comparativement au reste du monde. Mais c’est mal connaitre les réticences de ceux qui en profitent.
Il faut bien croire, au regard de la banalisation de son utilisation ces derniers temps – et en dépit d’une règlementation normalement coercitive- que le plastique tient tête et à la législation et à son application. La grande question est de savoir comment d’énormes quantités de plastique souple circulent encore au vu et au su de touts dans le pays sans que cela n’éveille le soupçon de ceux qui a priori ont la force publique entre les mains pour protéger notre environnement ?
Des stocks seraient-ils restés intacts après le délai légal imparti? Sert-on de dépotoir d’autres stocks interdits dans d’autres pays de la sous-région ? Sur l’échiquier dressé par Greenpeace à l’époque, la Mauritanie était classée 13ème. Prémonitoire? En tout cas un chiffre qui se veut de superstition…
Pour l’heure, il faut bien trouver une explication à ce retour dangereux à l’usage du plastique sous nos cieux, dans nos mers et dans nos demeures. Mais il faut surtout une application intransigeante de la loi qui préserve notre environnement de produits non biodégradable et que les animaux consomment sans modération transmettant par la même les déchets cancéreux à l’homme.
Pour circonscrire le mal, une seule voie à suivre: prendre à bras le corps la lutte contre le commerce du plastique.
JD
(article réécrit)

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