Russie : ce que l’on sait de la rébellion du groupe Wagner contre Moscou
La rébellion représente le défi le plus sérieux à ce jour porté au long règne de Poutine et ouvre la crise sécuritaire la plus grave de la Russie depuis son arrivée au pouvoir fin 1999.
Déjà en guerre contre l’Ukraine, la Russie est, depuis vendredi soir, entrée dans une nouvelle zone de turbulences. Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a décidé de lancer une rébellion contre le commandement russe, défiant de façon inédite le pouvoir de Vladimir Poutine. Que sait-on exactement de cette mutinerie ? L’Obs fait le point sur la situation.
u’est-ce qui a déclenché la rébellion ?
Depuis des mois, Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, est dans une lutte de pouvoir avec la hiérarchie militaire russe, la blâmant pour la mort de ses troupes dans l’est de l’Ukraine.
A plusieurs reprises, il a accusé de hauts gradés militaires de ne pas équiper de manière adéquate son armée privée, de retarder l’avancée de ses troupes avec des questions de bureaucratie, tout en s’attribuant toutes les victoires remportées par les hommes de Wagner.
Vendredi, Prigojine a laissé exploser sa colère, affirmant que les dirigeants militaires de Moscou avaient ordonné des frappes sur ses camps et tué un grand nombre de paramilitaires de Wagner. Il a déclaré que des hauts gradés de l’armée russe devaient être arrêtés, jurant « d’aller jusqu’au bout ». Il a affirmé plus tard que ses forces avaient abattu un hélicoptère militaire russe.
Quelques heures plus tard, le chef de Wagner a affirmé avoir pris le quartier général de l’armée russe à Rostov sans tirer, affirmant avoir le soutien de la population.
Rostov est le siège du quartier général du commandement sud de l’armée russe d’où sont coordonnées les opérations militaires en Ukraine.
Comment Poutine réagit à ces événements ?
Le Kremlin a déclaré dans la nuit de vendredi à samedi que « des mesures étaient prises » contre la mutinerie. La Russie a renforcé la sécurité à Moscou et dans plusieurs régions comme Rostov et Lipetsk. Le « régime d’opération antiterroriste » a été instauré à Moscou et dans sa région.
Samedi matin, Vladimir Poutine a dénoncé samedi la « menace mortelle » posée par Evguéni Prigojine entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe. Il a exhorté le pays à s’unir. Qualifiant l’action des mercenaires de Wagner de « trahison », il a juré de leur infliger une « punition inévitable ».
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