Action publique : Le président de la République remet les pendules à l’heure !

Aucun discours autant musclé n’a jusqu’ici été prononcé par le président Ghazaouani devant les responsables de l’action publique. Est-ce à la suite d’un constat de gabegie dressé après la crise de l’eau à Nouakchott ? Le président inaugure-t-il déjà sa campagne électorale avant l’heure ? Le ton est en tout cas donné.

Le président Ghazaouani serait-il profondément mécontent de son administration ? Pourquoi tente-t-il de secouer le cocotier à une encablure de la future présidentielle ? Le limogeage du DG de la SNDE, à l’issue du dernier conseil des ministres, n’est-il que le prélude d’une chasse aux mauvais responsables et autres prévaricateurs ?

L’ombre de la SNDE
Beaucoup de questions que soulève le dernier discours du président, en apparences, déterminé à jauger l’action de l’administration et demander des comptes à ses responsables. Le président, qui s’était entouré depuis quelques temps de structures de suivi et de contrôle de l’action des administrations, ne semblait pas avoir actionné ces structures pour faire tomber des têtes. Fidèle à son image d’un homme prudent, certains cercles avaient fini par croire qu’il était inoffensif. La rencontre cette après-midi avec les véritables gestionnaires des départements publics, les secrétaires généraux départementaux, montre si besoin en était que le président de la République, qui avait assuré chacun de jouir de ses prérogatives, rappelle aujourd’hui que cela ne se fera pas au détriment « des intérêts vitaux des citoyen » et du respect de la chose publique. Et le président dit tenir d’abord pour responsables, les secrétaires généraux, directement responsables de la gestion financière et administrative ». Pourtant, le président ne remet pas en cause cette jouissance des prérogatives accordées, mais seulement dans l’optique, pour le président au moins, « que le service public soit plus proche du citoyen » notamment les plus démunis. Sur ces aspects, Ghazouani a été franc avec les responsables, ministres, secrétaire généraux, directions centrales…Le degré zéro tolérance est annoncé. Le président menace même de demander des comptes à plus d’un si cela s’avérait nécessaire. En somme, une opération coup de poing contre la pratique de gabegie dans certaines administrations se profile à l’horizon. Mais comme depuis le début, cet engagement, pour l’opinion publique, est frelaté par la présence d’hommes et de femmes qui se sont beaucoup sucrés sur le compte des citoyens ordinaires. Alors wait and see !
JD

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