Pour la première fois, le Conseil de sécurité de l’ONU exige un «cessez-le-feu» à Gaza

La Chine avait annoncé son soutien à ce nouveau projet de résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages retenus à Gaza, quelques jours après avoir mis son veto, comme la Russie, à un projet de texte américain.

Après plus de cinq mois de conflit, le Conseil de sécurité de l’Organisation des nations unies (ONU) a adopté lundi 25 mars sa première résolution réclamant un « cessez-le-feu immédiat » pendant la durée du Ramadan et la libération de tous les otages retenus à Gaza. Les Etats-Unis, qui avaient mis leur veto à de précédents textes, se sont abstenus, permettant l’adoption, par 14 voix, de cette résolution.

Le texte « exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan », devant « mener à un cessez-le-feu durable » et « exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». Le ramadan a déjà commencé il y a deux semaines.

Plus tôt dans la journée, la Chine avait annoncé son soutien à ce nouveau projet de résolution. « Nous espérons que le Conseil de sécurité l’approuvera au plus vite et enverra un signal fort pour que cessent les hostilités », avait déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois. Le vote, qui était prévu samedi, avait été reporté à lundi, pour tenter d’éviter un nouvel échec.

Vendredi, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à un projet de résolution américain soulignant la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza, en lien avec les négociations pour la libération des otages capturés lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

« Spectacle hypocrite » des Etats-Unis

Jusqu’ici, Washington, principal allié d’Israël, avait mis son veto à plusieurs résolutions appelant à un cessez-le-feu. Mais avec plus de 32 000 morts dans la bande de Gaza, selon le Hamas, et le risque de famine dans le territoire palestinien assiégé, les Etats-Unis avaient affirmé vouloir redoubler d’efforts pour une trêve.

Le texte américain rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation jugée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le « spectacle hypocrite » des Etats-Unis.

Tout le week-end, huit des dix membres non permanents du Conseil (Algérie, Malte, Mozambique, Guyana, Slovénie, Sierra Leone, Suisse, Equateur) ont travaillé sur ce nouveau projet de résolution.

La dernière version vue par l’Agence France-Presse « exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat pour le mois du ramadan (…) menant à un cessez-le-feu durable ». Elle réclame aussi la libération « inconditionnelle » des otages et la levée de « tous les obstacles » à l’aide humanitaire.

Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n’a pu adopter depuis le 7 octobre que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : après cinq mois et demi de guerre, l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.

Le Monde via cridem

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