«On tue des enfants pour rien»: des dizaines de milliers d’Israéliens manifestent contre la guerre à Gaza
Alors qu’Israël a annoncé le rappel de plusieurs dizaines de milliers de soldats réservistes en vue d’une possible extension de son offensive à Gaza samedi 3 mai, de nombreux Israéliens manifestaient, comme chaque semaine, au même moment pour demander à ce que tout soit fait pour libérer les otages toujours retenus dans l’enclave. Parmi eux se trouvaient aussi quelques centaines d’hommes et de femmes venus se recueillir en silence, des photos d’enfants gazaouis à la main.
Dans les rues de Tel-Aviv où des dizaines de milliers de manifestants se sont réunis, samedi 3 mai, un air de musique s’élève pour les otages israéliens toujours retenus dans la bande de Gaza. L’enclave n’est qu’à une soixantaine de kilomètres de là. Comme tous les samedis, les captifs israéliens sont ici dans tous les esprits. Et les Gazaouis aussi, de plus en plus.
Yaël est institutrice à la retraite. Comme des centaines d’Israéliens, elle brandit en silence un portrait d’enfant palestinien tué par des bombes israéliennes : « Là, c’est une petite fille. Elle a existé, mais elle n’est plus de ce monde désormais. Elle a été tuée le 17 avril à Jabalia. C’est très important pour moi que tout le monde sache qu’on tue des enfants pour rien. Juste pour que le gouvernement reste au pouvoir ».
Un jeune homme patiente. Il demande à prendre la parole. Il dit avoir 18 ans : « J’espère qu’un jour, je vivrai en paix avec mes voisins. J’aimerais qu’on ait, un jour, un seul pays pour tous, où l’on puisse vivre en paix : juifs, musulmans et chrétiens. J’ai choisi de ne pas servir dans l’armée, parce qu’aller à l’armée, ça voudrait dire, selon moi, être en situation de devoir tuer des bébés ».
Un autre cortège arrive : il s’agit d’une manifestation contre le gouvernement de Benyamin Netanyahu. À la vue des photos d’enfants de Gaza, les tambours se taisent. Un hommage silencieux qui en dit long sur les doutes et l’émotion que commencent à s’autoriser à exprimer les Israéliens.
Rfi.fr
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